Sur les routes de l’Inde
On prend un train de nuit pour Bombay où l'on passe une journée, juste le temps de tourner comme figurants, une scène dans un café, pour un film de Bollywood nommé « Ok Janu » (« Ok chérie ») !
On débarque d’abord à Goa car Rose a pris la décision de se lancer dans une formation de 7 semaines pour devenir prof de yoga (www.brahmaniyoga.com). Nous voilà donc installés pour quelques temps dans ce petit état du Sud de l’Inde et plus précisément à Anjuna, haut lieu de la culture hippie depuis les années 70. On en croise d’ailleurs pas mal, les cheveux grisonnants, qui ne sont jamais repartis ! Depuis, le Flower Power à laissé la place au fameux mouvement techno Goa Trance, au croisement de la culture occidentale et des influences indiennes.
Des noctambules venus du monde entier arborent avec style tatouages et tenues de cuirs aux allures très Mad Max tandis que la riche jeunesse indienne afflue de tout le pays pour se débrider sur le dance floor, attirée par les étrangères peu vêtues et l’alcool qui se vend sous le manteau partout ailleurs sauf ici, la religion hindou l’interdisant. Aux alentours, les plages sont superbes, les couchers de soleil n’ont pas de prix et on mange divinement bien.
C’est surtout Bertrand qui profite de l’effervescence car Rose se plonge dans une pratique intensive du Yoga Vinyasa. Elle rencontre vite ses 12 futurs amis qui suivent sa formation et ils emménagent dans une jolie maison, louant chacun un scooter. Elle suit 370 h de cours donnés par cinq profs passionnants : pratique poussée du yoga Vinyasa et Ashtanga, anatomie, comment construire un cours, méditation, philo indienne et relaxation. Elle est passionnée et tellement heureuse de pouvoir enseigner cette pratique qui semble pouvoir améliorer un peu le monde ! Elle sera prête à vous donner des cours à tous, dès notre retour en France 😉
Pendant ce temps, Bertrand part seul à moto et fait défiler toute la pointe Sud de l’inde sous ses yeux au guidon d’une Royal Enfield 350cc super chouette. Après 3500 km en un mois on peut dire qu’il a appris la moto en autodidacte sur des routes toujours folkloriques et souvent loin des artères touristiques ! Après les ruines d’Hampi et leurs anciennes étables aux éléphants, il découvre l’utopie communautaire d’Auroville, le passé colonial de Pondicherry, le grand temple hindou de Maduraï, les canaux des backwaters du Kérala et enfin la fraicheur des plantations de thé de la chaine montagneuse des Ghats.
De nouveaux réunis, on prend un train de nuit pour Bombay où l’on passe une journée, juste le temps de tourner comme figurants, une scène dans un café, pour un film de Bollywood nommé « Ok Janu » (« Ok chérie »). On est bien fiers des 7 € chacun que l’on empoche !
Et hop on prend l’avion pour le Rajasthan et sa capitale Jaipur, pas loin de la frontière avec le Pakistan. On y retrouve David rencontré en Amérique du sud. Avec Bertrand ils ont comme projet de filmer la fête des couleurs de Holi… Une fois par an, en l’honneur de Shiva, les Indiens se jettent des poudres de couleur pour se porter chance. On s’en donne à cœur joie, on est littéralement recouverts et nos visages ressemblent à de vrais patchworks. Les scènes sont irréelles et nos vidéastes sont aux anges …
On loue de nouveau une moto pour partir autour du Rajasthan (www.royalenfieldsalim.com) en commençant par la petite ville de Bundi, où l’on sort peu de la chambre, cloués par une sacrée tourista. Avec le peu de force qu’il nous reste on visite le palais : ambiance harem de maharajas, peintures magistrales et balcons sublimes. Les villes du Rajasthan ressemblent vraiment à la cité d’Aladin ! On roule ensuite vers Udaipur, la ville blanche puis Jodhpur la belle bleue avant de s’arrêter à Pushkar et son lac sacré. Les villages qu’on traverse sont pauvres et entourés de déserts désolés. Les femmes sont souvent rassemblées en grappe sous l’ombre du plus grand arbre du village avec leurs ‘saris’ aux couleurs flashy que l’on ne se lasse d’admirer ; quant aux hommes, fiers, dans leur coin, tout de blanc vêtus, ils arborent leurs turbans et leurs moustaches épaisses.
A Agra, on rejoint nos amis baroudeurs Pauline et Clément. On y visite le Taj Mahal qui nous laisse une impression de déjà vu puis on part ensemble à Bénarès, la ville la plus sacrée d’Inde. Le spectacle des bords du Gange nous fascine : les hindous venus par milliers de tout le pays y montrent une dévotion sans pareil et pratiquent des rites religieux qui n’ont pas changé depuis des siècles. Sur les marches qui descendent au fleuve, on peut voir 24h/24h des corps bruler sur des buchers car mourir ici c’est stopper enfin le cycle des réincarnations pour atteindre le Nirvana. On croise aussi des ‘sadhus’, ces hommes vénérables qui arpentent le pays en mendiant, ne portant quasiment pas de vêtement mais de nombreux colliers et des dreadlocks jusqu’aux pieds. On passe une semaine très nonchalante ici ; il faut dire qu’il fait 45°C et les rues bruyantes et sales n’arrangent rien …
On est bien content de monter dans le bus pour le Népal afin de sortir de cette fournaise et de quitter, pour cette fois, ce pays de fou. Pourtant Rose se promet de revenir bientôt en Inde, le pays d’origine du yoga car elle est loin d’en avoir terminé…
Melissa
16 août 2017 at 17 h 40 minJ’ai pris beaucoup de plaisir à lire votre récit !!! votre voyage avait vraiment l’air sympa. J’ai déjà été en Inde et j’ai beaucoup aimé ce pays de par sa diversité mais aussi par le yoga et les méditations. C’est une terre « sainte » qui m’a énormément marqué.