Brésil : Parc Chapada Diamantina
Arrivés à Lençois, éreintés, les pieds douloureux, fiers de nous, couverts de coup de soleil, on mange notre dernier açaï…
Après six heures de bus, nous arrivons le soir à Lençois. Deux mecs nous proposent un hôtel pas cher de type bungalow avec cuisine et salle de bain : c’est parfait. On se trouve dans le jardin de l’un deux, qui est guide indépendant et nous donnera de précieux conseils pour nos randos en solo. On dort comme des bébés après s’être fait griller des saucisses sur notre réchaud. Aujourd’hui, on va passer l’aprèm à Ribeirao do Meio, une baignade située à une heure de marche. La promenade est très belle et la chaleur nous oblige à nous arrêter à une mignonne petite gargote boire une coco. Je commence à profiter de ces derniers petits plaisirs avant la fin du voyage ! Le trou d’eau est immense, l’eau est marron en raison du tannin dégagé par les feuilles mortes. Il y a beaucoup de locaux, c’est très sympa. Bertrand essaie le toboggan naturel de vingt mètres de long à même la roche glissante. J’adore cet endroit ; sûrement la baignade numéro un du voyage ? Il se met à pleuvoir des cordes quand on arrive au village. On prend un açaï et on fait les courses pour le départ en rando le lendemain. Le centre est très joli : l’architecture coloniale diffère de ce que l’on a vu avant. Le pont de pierre et le marché ressemblent même un peu aux villages du Sud de la France. On est trop heureux de se retrouver dans la campagne de nouveau. Ici, on se sent en sécurité. On prépare une sauce pour les pâtes du lendemain midi.
On se lève et il fait encore tout gris ! On décide de partir quand même. On se dirige en stop vers le Morro do Pao Inacio. Ca se passe bien, trois voitures nous y emmènent. Les derniers sont très sympas, la femme parle français. La vue d’en haut est splendide. Le ciel est couvert, mais on peut suivre des yeux notre itinéraire des prochains jours. C’est ensuite parti pour quatre jours de marche. Le chemin est difficile à trouver au début. Des animaux ont créé des pistes également. Les guides sont fortement conseillés mais on pense s’en sortir avec notre expérience. On s’enfonce dans une impressionnante vallée bordée de hautes falaises verticales, témoins d’un ancien plateau : quel plaisir d’être là ! Avec bien des difficultés, on trouve le campement. C’est un endroit de paradis près d’une rivière qui roucoule, extase de se sentir aussi vivants. Belle nuit, on est seuls.
On marche aujourd’hui vers Capão, les paysages sont encore somptueux et la rando vraiment facile. Le midi, on mange noix de coco et riz. On est tout de même content de finir la rando à l’arrière d’une camionnette car on longe une route poussiéreuse à la fin. Pour remercier le chauffeur, on ira manger dans sa pizzeria. Le cadre est splendide et il sert, sur l’unique pizza de sa carte, une sauce piquante au miel de son invention ! C’est un vrai village hippie, mais qui n’en fait pas trop, quelques boutiques bio, hôtel new age et bonne ambiance. On trouve notre bonheur au camping Seu Dai. Vu le temps menaçant, on prend une chambre dans un bungalow rond, une construction écologique avec le lit en mezzanine. Hyper simple et pas chère. C’est plein d’Argentins artisanos ici. On discute aussi avec des guides qui nous dissuadent de faire la rando que l’on avait en tête pour rentrer à Lençois. Du coup, le lendemain, on va à la Cachoeira da Fumaca : vertigineux ! La météo n’est vraiment pas terrible par contre…
Le dernier jour de rando, on part donc vers Lençois par un chemin plus facile. Très belle journée mais fort longue et chaude ! On perd encore du temps en détours mais à l’heure où j’écris ces lignes, je donnerais beaucoup pour refaire une journée de rando comme celle-là ! On voit une sorte de varan, on se baigne aussi tout nus… Arrivés à Lençois, éreintés, les pieds douloureux, fiers de nous, couverts de coup de soleil, on mange notre dernier açaï… Ah ! On profite ensuite, les yeux grands ouverts de l’atmosphère si douce de Lençois, regardant ces gens qui préfèrent encore s’asseoir et discuter sur le pas de leur porte plutôt que de regarder la télé. La bière coule à flots et rapproche les cœurs. On prend le bus vers minuit pour Salvador puis l’avion le lendemain midi pour Rio, la dernière étape de notre périple en Amérique Latine.
Rose Debouverie 28 novembre 2012
No Comments